Proposition de valeur déstabilisante
Une proposition de valeur déstabilisante catalyseur puissant pour le changement. Chaque prise de conscience ouvre la voie à des actions réfléchies face aux défis sociétaux et écologiques. En déchiffrant nos heuristiques, nous explorons des répons
💭 Depuis longtemps, je souhaite ajouter une dimension au podcast.
Vous êtes nombreux à lire et écouter très régulièrement depuis le début de l’aventure Se Regarder Voir.
Je serais ravi d’une conversation autour du micro pour explorer ensemble notre expérience et découvrir ce que cela génère pour toi.
Une phrase sortie d’une conversation avec 2 amis qui s’applique parfaitement à Se Regarder Voir.
J’ai créé cette plateforme et je rêve secrètement qu’elle trouve un public tellement enthousiaste à Se Regarder Voir qu’en émergera une communauté et de nouvelles formes d’activités me permettant de vivre.
Ça n’est pas (encore) le cas. Je continue l’exploration des potentiels génératifs.
Sur cette plateforme, j’expérimente. Je me pose des questions et j’explore la façon dont je pense. Pourquoi et comment est-ce que je pense ce que je pense ? Je suis curieux et je tente de percevoir ce cycle perpétuel entre mes perceptions dans l’instant et l’action qui en découle. Conscient que tout cela est teinté de 1 530 543 600 secondes d’expériences précédentes, la plupart inaccessibles.
J’explore le plus proche de l’instant, à la découverte de la conception de laquelle jaillit tout cela.
Toutes ces questions intéressent peu de personnes et pas toute la journée.
Pourquoi pour se poser des questions sur la source même de nos questions, tout en s’évertuant à discerner comment cela se manifeste dans notre expérience de vie ?
Cette pratique donne le tournis.
Elle peut même paraître futile face aux atrocités et aux challenges sociétaux et écologiques auxquels nous faisons face.
À quoi peut bien servir le fait de conscientiser la manière dont je pense alors qu’il faut agir ? Agir pour stopper les atrocités. Agir pour arrêter notre autodestruction.
C’est la même question qui se pose au quotidien pour des parents, des collaboratrices, des entrepreneurs, des humains engagés en politique ou en associations, etc., pour toutes les choses auxquelles ces personnes sont confrontées.
Je ne peux plus m’empêcher de penser qu’agir par automatisme ne fait que renforcer ce qui se passe déjà. Renforcer les divisions, renforcer les destructions, renforcer les violences. Et plus généralement renforcer la manière dont notre journée se déroule.
Et plus nous agissons ainsi, plus nous renforçons nos chemins neuronaux. Notre cerveau cherche à économiser l’énergie, les heuristiques qu’il a construites et validées sont à cette fin performantes.
Mais… Si mes heuristiques sont performantes à m’amener vers le « mauvais » endroit, ne devrais-je pas les intercepter ? N’est-il pas dans ce cas nécessaire d’interroger la façon dont cela se manifeste à la source ?
Lorsque je m’arrête, que je prends le temps, que je fais silence en moi…
Ce silence n’est pas bien long.
Ça parle fort et ça sonne comme une évidence. Je ne peux pas le faire.
Je ne peux pas remettre en question chacune de mes interprétations, instant après instant.
Je ne peux pas chercher geste après geste ce qui a donné naissance à ce dernier. D’ailleurs, jusqu’où faudrait-il remonter dans le temps ? Combien de paramètres internes et externes devrais-je considérer ?
Je n’ai plus le temps de ne rien faire et c’est épuisant et déstabilisant.
C’est évident. Comme toute nouvelle activité, au début cela demande de l’entrainement, des efforts particuliers pour apprendre « le geste ». Puis d’autres circuits se créent, de nouveaux chemins, une nouvelle réalité émerge de mes perceptions qui m’invitent à d’autres actions.
Ces actions elles-mêmes rentrent dans l’entrainement, en étant bien souvent déstabilisantes, provoquant, là encore, une nouvelle interprétation et un nouvel éventail d’actions disponibles.
Le cycle se poursuit, mais il n’est plus inconscient.
Puis, le fait de me poser ces questions s’intègre à mon quotidien et n’apparaît plus comme un effort. Il devient habituel de me demander ce qui mène à la pensée que se manifeste. Ça laisse aussi la place à la curiosité du phénomène chez les autres.
Par contre, ce processus provoque des interrogations et un décalage.
Ma cohérence est bousculée et je déstabilise celle des autres. Je ne peux m’empêcher d’essayer de comprendre comment certaines personnes pensent pour agir tel qu’elles le font.
Mes propres fondements, paradoxes et incohérences se révèlent.
Le décalage ressenti vient des sujets, de la manière de les aborder et surtout de la place laissée à l’incertitude.
Mon incertitude grandissante se confronte à ce qui m’apparaît comme des paroles assenées avec une certitude infondée et générant un monde étroit. Comprendre ne diminue en rien l’intensité de mon vécu et de ce que j’interprète comme un décalage. Est-ce le prix de l’unicité ?
Se Regarder Voir est une proposition de valeur déroutante en ce sens qu’elle demande un effort à l’entrée et qu’elle déstabilise en sortie.
Il n’est pas question ici de garantir un résultat. Il est question d’accepter de se jeter à l’eau sans savoir ni où ni comment, le courant va nous emporter.
Dit comme ça… Ça ne donne pas envie, n’est-ce pas ?
Et pourtant, il y a un avant et un après.
Pour moi, l’avant est une vie cloisonnée dans des certitudes, dans des conventions respectées. L’après est devenu une exploration curieuse et l’intention de favoriser les potentiels génératifs de la santé de l’humanité.
Rien n’est confortable et je ne sais même pas expliquer ce que cela signifie vraiment pour moi.
J’observe que je suis de plus en plus à mon aise avec cette incertitude et de plus en plus triste de détecter ce qui m’apparaît comme de la souffrance ou de la peur et qui se manifeste dans nos actions.
J’accompagne des personnes en coaching et il m’arrive de poser certaines de ces questions, lorsque ces dernières émergent dans la situation.
Dans ces moments, ce que je vois comme de la valeur est juste confrontant pour la personne. C’est au-delà de ce qu’elle est venue chercher.
Ces questions impliquent de faire face à ses croyances, ses limites, de toucher ou révéler des choses profondément enfouies qui dépassent même le cadre de coaching pour celui de la thérapie. Ce n’est plus mon métier, je passe la main.
Cela rend évident pour moi que ce n’est pas une pratique que l’on peut imposer à quelqu’un.
La question qui monte est plutôt : comment pourrions-nous conserver cette faculté de se questionner et cette curiosité naturelle qui semblent présentes chez l’enfant ?
Notre entourage et nos expériences contribuent grandement à façonner nos heuristiques. Cela implique donc de créer des espaces. Espaces dans lesquels il devient de plus en plus commun de côtoyer cette interrogation permanente de notre expérience et de celle de l’autre.
Ralentir, à l’opposé de ce qui m’apparaît être le mouvement global de l’humanité.
Que provoque pour toi l’idée d’imaginer devoir réfléchir en permanence à ce qui donne naissance à l’idée que tu viens d’avoir ?