De l’influence du facilitateur dans le système
Considérer le facilitateur comme un agent externe et neutre est selon moi une erreur. Il lui appartient d’être conscient de son influence parfois bien plus grande qu’imaginée. Être curieux de son impact et se responsabiliser face à celui-ci me se
Très souvent, le facilitateur se conçoit en dehors du débat, dans le rôle du garant, soutien de l’espace, responsable du processus. C'est aussi la place que les autres lui accordent.
C'est une conception que je trouve à la fois réductrice et arrogante.
Il n’est pas extérieur. Il est une partie prenante de la dynamique d’un système en adaptation permanente.
Présent ou absent à celles-ci, des dynamiques de pouvoirs subtiles se jouent (contenu, rythme, emphase sur des événements), auxquelles il participe consciemment ou pas.
Même en étant certifié Integral Facilitator Ten Directions, en ayant des pratiques en conscience, j’oublie trop souvent que chaque choix est le mien.
La réalité que je crée et à laquelle je réagis, est MA, pas LA réalité !
Certes, l’environnement, le sujet, les participants influencent significativement ce qui se passe.
Mais, mes modèles mentaux de facilitateur aussi influent, par ma projection sur le phénomène que je vis. Cet aspect est regulièrement occulté.
Nous le faisons tous ensemble, dans une dynamique subtile !
Quel périmètre est-ce que je donne à mon rôle ?
Quels sont mes réflexes lors d’un conflit se profile ?
Quelle est mon impulsion quand « il faut » atteindre un résultat avant la fin de la séance ?
Comment est-ce que j'entraine mon acuité à distinguer certains signaux plus que d’autres ?
Des questions que je me pose pour rester curieux de mon expérience du moment et de mon influence de membre du groupe.
Selon vous, qu’est-ce qui limite la capacité des groupes d’humains à s’autoréguler lors des événements et rencontres et quelle est la part de responsabilité du facilitateur ?
Version initiale de cet Article publié sur LinkedIn le 23 juin 2020