Le courage de regarder les choses en face

Pour transformer, il faut au moins nommer, faire face. Sans admettre, nul changement possible ! Je vous propose un processus itératif en 4 étapes. La dernière étape, qui consiste à porter un regard sur le regard que l’on porte est la clé de la dynamique de transformation.

Citation de James Baldwin illustrant le billet : Ça n’est pas parce que nous les ignorons que les problèmes disparaissent.
Essai de James Baldwin dans le New York Times du 14 janvier 1962. Photo : Allan warren, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

J’aurais pu choisir l’image d’une autruche avec la tête dans le sable, mais ça n’est pas parce que nous les ignorons que les problèmes disparaissent.

Cette image n’auait pas reflété la même profondeur, les mêmes nuances et la complexité que nous transmet James Baldwin.

Je souhaite nous inviter ici à prendre responsabilité dans les transitions ou transformations que nous menons, qu’elles soient personnelles ou professionnelles.

Les 4 étapes proposées sont à considérer comme un cycle perpétuel dans lequel l’action et la réflexion se complètent, permettant une recherche de flow individuel et collectif.

Déterminer ensemble un point de départ le plus « vrai » possible.

Accepter de nommer les problèmes en écoutant et en accueillant pleinement et sincèrement les opinions variées avec une intention d’exploration et de curiosité.
Nous ne cherchons pas les coupables.
Nous voulons une image la plus claire et nuancée possible afin de accomplir ensuite des gestes ajustés.

Regarder l’ensemble des variables et leurs connexions.

Il ne suffit pas de lister les problèmes.
Se mettre d’accord sur le contexte et l’interprétation que l’on en fait permet de révéler, de mettre en lumière.
Chaque acteur de la scène comprend que son point de vue est unique et que le partage génère la valeur.
Comme diraient les passagers dans la série Manifest que je regarde actuellement, « tout est lié ».
Nous avons les faits, nos interprétations partagées du contexte, il reste à éclairer l’articulation des liens qui animent tout cela.

Not everything that is faced can be changed; but nothing can be changed until it is faced.

Faire face à votre propre participation dans la dynamique.

Accepter tout autant nos côtés lumineux et sombre.
Comme je le disais la semaine passée : Répétez après moi : « Je fais partie du système » https://lnkd.in/ePKGya6V.
Nos envies les plus profondes, comme nos peurs inconscientes, influencent nos actes.
Apprendre à les observer, à les apprivoiser, à les accepter peut nous aider à saisir notre contribution et notre influence.
Ici, la vulnérabilité et un espace sécuritaire sont la clé.

Porter un regard sur soi… Se Regarder Voir !

Maintenant que nous avons une image collective, pouvons-nous prendre quelques minutes pour explorer la manière dont les acteurs l’ont créée ?
Comprendre la manière dont nous interprétons nos expériences, et les comparer aux autres, permet de s’approcher d’un point de départ commun plus riche.🛫
Rendre objets nos interprétations (plutôt que des ficelles invisibles qui nous dirigent) est l’étape à la fois la plus riche et la plus difficile.
Cette dernière étape amène parfois à reconsidérer en profondeur notre première interprétation « automatique ».

Et vous, que vivez-vous lorsque vous faites face ?

Première version de cet article publié sur LinkedIn le 28/09/2022.